Voici le second article de cette série où nous tenterons maintenant de démystifier la réaction d’Herxheimer afin de comprendre les processus de guérison propres
à la maladie de Lyme (ML)
COMPRENDRE LA NATURE
DES RÉACTIONS D'HERXHEIMER
DES RÉACTIONS D'HERXHEIMER
La plupart des victimes de la maladie de Lyme (ML) connaissent la réaction de Jarisch-Herxheimer en tant que «Herx» ou «crise de guérison » ou «creux de vague qui précède un petit moment de répit ". La réaction d’Herxheimer (RH) est reconnue pour survenir lors d’infection par certains spirochètes qui sont en mesure d'échapper au système immunitaire, tels que l’agent responsable de la syphilis et celui de la maladie de Lyme. La réaction est nommée d'après les deux scientifiques qui ont découvert le phénomène. Adolf Jarisch (1850-1902) était un dermatologue autrichien qui a publié la description de la réaction en 1895. Karl Herxheimer (1861-1944) était un dermatologue allemand qui a publié la description de la réaction en 1902.
On définit la RH comme étant une augmentation des symptômes d'une maladie à spirochètes (comme la syphilis, la ML ou la fièvre récurrente) se produisant chez certaines personnes lorsque le traitement destiné à tuer les spirochètes en question est démarré. Dans le cas de la maladie de Lyme, la RH est attribuable à l’augmentation des symptômes provoqués par la libération massive de neurotoxines et à l'inflammation :
1) LIBÉRATION massive d’une NEUROTOXINE :
Comme nous l’avons vu dans l’article précédent, les spirochètes sécrètent des neurotoxines durant leur cycle de vie normal. Toutefois, lorsque le spirochète est tué, une quantité massive de neurotoxines est libéré hors des cadavres de bactéries et inondent le corps. L’augmentation de neurotoxines circulantes dans le corps peut durer de quelques heures à quelques semaines, selon l’efficacité des processus de détoxification de la personne ainsi que selon l’ampleur de la « tuerie » de spirochètes qui a eu lieu.
2) Aggravation de l’INFLAMMATION :
Que soit utilisé des antibiotiques ou des produits naturels aux propriétés antibiotiques (ou tout autre procédé s’attaquant aux micro-organismes responsables de la ML), les spirochètes seront fragilisés ou tués lors de l'attaque. En mourant, leurs antigènes (codes de protéine qui alertent le système immunitaire de la présence d'un envahisseur) qui étaient auparavant gardés cachés grâce à un mécanisme ingénieux se trouvent alors libérés dans la circulation en petits fragments. C’est alors que ces protéines d’origine bactériennes, maintenant exposées à notre système de défense, sont enfin reconnues pour ce qu’elles sont, c’est-à-dire des envahisseurs. Soudainement, le système immunitaire détecte une multitude de spirochètes en train d’infecter les différents tissus du corps.
Avant qu’un certain nombre de spirochètes ne soient tués, le système immunitaire était incapable de les «voir». Mais maintenant que l'infection est devenue visible, le système immunitaire peut activer les différents mécanismes d’attaques afin de défendre le corps et contrôler l’envahisseur.
On peut donc dire que la RH est un indicateur que notre corps entreprend enfin sa lutte contre l’agresseur, d’où l’apparition de symptômes secondaires à l'augmentation de l’inflammation (comme c’était le cas pour la grippe), dont notamment des frissons, des maux de tête, des maux de gorge, des nausées, de la fatigue, des douleurs musculaires, un élargissement de la rate, des extrémités froides, etc… La réaction peut varier d’une personne à l’autre, selon l'ampleur de l'infection, l'emplacement des zones infectées, la constitution du corps et la présence facteurs concomitants (incluant les co-infections). Bien que les conséquences de l’intensification des processus inflammatoires soient désagréables et impliquent une forte augmentation des symptômes, c’est tout de même un signe que la thérapie a réussi puisque les spirochètes meurent et le système immunitaire se bat.
Gardons en tête que la maladie de Lyme ne pourrait jamais être éliminée si le système immunitaire n’était pas activé.
3) La COMBINAISON des deux facteurs ci-haut constitue ce qu’on appelle une RÉACTION D'HERXHEIMER
Les bactéries qui n’ont pas été affectées par le traitement restent dissimulées dans l'organisme, en grande partie non détectées. Ces bactéries n’ont pas été touchées parce que leur cycle de vie n’était tout simplement pas synchronisé avec celui des autres spirochètes qui étaient vulnérables au moment où le traitement a eu lieu. Le jeu de cache-cache entre Borrelia et le système immunitaire recommencera après le passage de la RH. Seulement maintenant, on peut dire que certains progrès ont été réalisés.
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Le traitement, en collaboration avec le système immunitaire qui a été temporairement activé, a contribué à tuer un certain nombre de bactéries. La charge bactérienne totale a donc été réduite. La diminution des symptômes peut être subtile, car seul un petit pourcentage de la charge bactérienne a été éliminé. Mais avec le temps et la répétition de ce cycle, le pourcentage total diminuera progressivement, de même que l’intensité des processus inflammatoires et la quantité de neurotoxines mises-en circulation. Par conséquent, on observera tôt ou tard une atténuation des symptômes.
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Ne manquez pas le prochain article où nous élaborerons des stratégies éprouvées afin de minimiser les souffrances engendrées par ces crises malheureusement inévitables.
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Crédits photos :
- « Depression » de Mary Lock; https://www.flickr.com/photos/goldilockphotography/8178012239/in/photolist-5hpUzU
- “ Medical News Today: Severe depression linked with inflammation in the brain” de kiril pipo ; https://www.flickr.com/photos/129903485@N07/16397860281/in/photolist-qZ2jyZ
- “Borrelia burgdorferi” de AJC1; https://www.flickr.com/photos/ajc1/4554338811/in/photolist-9CjrAh